Contes pour Halloween

Chers amis, Halloween approche à grands pas de citrouille...
Vous trouverez ici trois petits contes retricotés par mes soins...
N'oubliez pas qu'ils sont écrits pour être dits...donc la forme écrite ici est celle de l'oral.

Pour "Le chat volé", je l'accompagne d'un air au concertina (celui du corbillard dans le brouillard) aui donne une ambiance assez lugubre.
Pour "les compagnons des sorcières" j'ai refait les dessins de l'affiche et les montre au fur et à mesure pour illustrer ces petites bêtes.
Pour "les fantômes des loupe" j'utilise un tambour orage ainsi qu'une litanie qui fait bien peur...
Bonne lecture....


Les compagnons de la sorcière....

Vous connaissez tous les sorcières ! Leurs doigts crochus, leurs verrues, leur nez tordu, leurs formules qui tuent et leurs marmites qui puent !

Mais ce que vous ne connaissez pas, ce sont leurs compagnons, leurs petits animaux de compagnies, qu'elles envoient aux humains pour les tarabistouiller, les enquiquiner, les carebistouiller...Je veux parler de ces horribles petits monstres : les microbes et les parasites. Ils sont moches, gluants, puants...Mais laissez moi donc vous les présenter !

D'abord il y a l'immonde Rhumax. Lui, les sorcières l'envoient pour tenir compagnie aux enrhumés...Il est dégoulinant, aussi visqueux qu'une vieille limace, il envoie des jets acides de morve verts et jaunes. Il n'a pas besoin d'ailes pour voler. Non, non, une fois installé dans ton nez, bien à l'abri dans l'humidité, il suffit que tu éternues pour qu'il prenne son élan, et parte loin....droit vers le nez de ton voisin !! Et voilà, la sorcière a gagné un point!!!Car pas besoin de formule magique, il se balade de nez en nez !!!!

Puis, il y a l'horrible Chiko-Krado !!!! Celui là, il a de grosses dents pourries, une langue pleine de vers, les yeux explosés et des pustules sur le bout de chaque pied. Les sorcières l'envoient la nuit, après leur avoir fait un petit bisou sur le bout du nez, car c'est leur préféré, elles le déposent entre tes dents....Lui, il se régale avec les restes d'aliments !!!!!!! Et là, il commence son travail : bim il abîme les gencives...Aïe, d'un coup de pied, il attaque l'émail... Plus il te fait mal et plus il devient fort. Et ce qu'il adore, c'est creuser les dents pour faire des caries. Mmmmmmmmmmmmhhh quel régal pour lui !!!!

Ensuite, il y a les abominables poux. Doués de supers pouvoirs par les sorcières, ils attaquent tout le monde !!! Ils sautent plus vite que l'éclair, d'une tête à l'autre. Ils veulent le pouvoir et infester toute la planète !!!


Et encore, nous avons l'atroce infectos . Regardez comme il est laid!!!avec ses champignons sous les ongles, ses verrues sur le nez....il est jaune ou vert, selon la saison. Son truc à lui, ce sont les mains sales. Il s'en régale, s'en délecte, c'est son paradis à lui. Il te grimpe dessus, sans que tu le voies, te prend par surprise, dans n'importe quel endroit !! Il transporte avec lui un sac dans lequel il y a plein de maladies... Et ce qu'il préfère, ce pour quoi l'emploie les sorcières, c'est de t'envoyer les maladies direct dans ta bouche quand tu manges avec tes mains sales sur lesquelles il a grimpé!!bouaaarrrrkkk

Enfin, le pire de tous, c'est l'affreux pudépié!!!!Ses meilleures amies sont les mouches. Il empeste comme un vieux camembert pourri!!!Il se cache entre les orteils sales. Il gratte, il pue, il rend malade!!!!Dès qu'il sent la douce odeur d'une chaussure où tes pieds ont transpiré, dès qu'il voit des baskets moites, des pieds sales, il rapplique et se régale !!! Et toi, tu finis avec de beaux champignons aux pieds.....


Mais ce que n'ont pas prévu les sorcières quand elles nous envoient leurs petits amis, c'est que nous, on peut s'en débarrasser... Comment ? C'est très simple...
Pour Rhumax, on l'envoie direct dans un mouchoir en se mouchant bien le nez et pouf!!!!direct dans la poubelle!!Bien fait
Pour Chico Krado, il ne résiste pas à l'attaque de la brosse à dents et à une haleine qui sent bon le dentifrice. Dès qu'il les voit s'approcher, il s'enfuit en hurlant !!!
Quant aux poux, rien de plus facile que de s'en débarrasser : un shampoing spécial petite bêtes qui grattent les asphyxie sur le champ. Et terminé, les poux, partent tous à l'enterrement. Pour infectos, c'est pareil, un coup de savon sur les mains et Ciao ! Adieu le super crados !

Pour pudépié, il faut bien se laver, il déteste tout ce qui est propre. Il a peur que ça le contamine...

Voilà, vous savez tous sur ces affreux petits monstres, et surtout, vous savez maintenant comment vous ne débarrasser...Les sorcières n'ont qu'à bien se tenir si elle ne veulent pas elles non plus qu'on les asperge de savon à la lavande et d'eau de Cologne au jasmin !



D'après l'affiche « Chasse aux microbes, guerre aux poux ! » Astrapi



Le chat volé

Cette femme là, elle était aussi vieille qu'un chemin. Sa peau était aussi noire qu'un fond de vieille marmite cramé. Elle vivait seule dans une pauvre maison qui tombait en ruine petit à petit.
Elle passait ses journées ainsi, dans l'obscurité, au milieu des toiles d'araignées, en écoutant l'horloge qui faisait doucement tic tac tic tac tic tac.
Le seul bruit qu'elle entendait, la nuit, c'était celui des rats qui couraient sur le plancher.

Pour vivre, elle cultivait les légumes de son jardin. Oh, trois fois rien : quelques carottes et quelques navets, le matin entre deux tic tac d'horloge.
Ensuite, quand elle en avait récolté assez, elle allait les vendre au marché, à la ville, à quelques kilomètres.

Ce matin là, après avoir chaussé ses sabots de bois, elle prend son lourd panier rempli de légumes et se met en marche sur le chemin boueux.

Arrivée au marché, elle pose sa marchandise et attend les clients.

Et pendant qu'elle est là, assise, la vieille, elle entend comme un bruit sourd, comme des pattes qui grattent la terre. Elle n'y prête pas attention, la vieille, mais le bruit recommence.
Alors elle regarde derrière elle, rien. Le bruit continue. Elle se lève, regarde à droite, rien. Elle fait quelques pas, toujours le bruit. Et là, elle le voit, derrière un pilier de la halle, un chat, aussi noir qu'elle.

Alors, elle qui vit seule depuis des années, elle s'est attendrie, de voir ce chat, là, tout seul, tout perdu. Elle s'est dit que ça lui ferait quelqu'un à aimer. Alors, elle l'a mis dans son panier, elle a laissé les légumes et elle est rentrée chez elle.

C'était l'heure du souper quand elle est arrivée devant chez elle. Pour la première fois depuis longtemps, elle a ouvert les volets. Elle a mis le couvert à table, pour deux. Elle a posé le chat devant une assiette et puis, elle a servi le repas.Ils ont mangé tous les deux.

Pendant trois jours, il a partagé ainsi, à table, son repas, avec un couvert, un verre et une serviette, comme pour un homme. Le soir, elle le faisait dormir dans son lit.

Mais le quatrième jour, la vieille, elle a oublié. Elle a oublié, à l'heure du dîner, de mettre le couvert du chat noir.

Alors, le chat a bondi sur la table et de ses deux grands yeux jaunes luisants, lui a dit :
  • Vieille, pourquoi n'as tu pas mis mon couvert ?

La femme, en entendant le chat parler, a été bien effrayée, elle s'est levée d'un bond de la chaise et est partie en courant voir le vieux sage qui sait tout. Elle lui raconte l'affaire.
  • Et bien, vieille, il n'y a qu'une solution, cours vite remettre ce chat noir où tu l'as trouvé. Ne perd pas une seconde, sinon il t'arrivera grand malheur.
Aussitôt, affolée, elle est allé chercher le chat, l'a enroulé dans une grande couverture et s'est pressée vers le marché. Au bout de longues heures de marche où elle avait entendu les cris étouffés du chat sous la couverture, elle parvient enfin derrière le pilier où elle l'avait pris. Elle le pose, à même le sol et s'en va.
Mais le chat sort la tête de la couverture et appelle la femme. Elle se retourne, le visage tordu par la peur.
  • Vieille, celui qui t'as dit de me reposer ici a bien fait. Si tu ne l'avait pas fait avant que le soleil ne se couche, cette nuit, je t'aurais étouffé dans ton sommeil.

Et sans plus une parole, le chat noir est parti.

Quand à la vieille, elle est rentrée chez elle, s'est enfermée dans sa maison et n'en est plus jamais ressortie. Elle n'avait plus désormais, pour seul compagnon que le tic tac tic tac de l'horloge.

Adapté de « Lo gat panat », collecté par JF Bladèr, contes de gasconha, seconda garba.






Les fantômes des loups


Ce soir, c'est la nuit d'halloween. Ce soir, il y a un terrible orage. Le parquet craque, les lumières dansent au plafond. Ce soir, les enfants se couchent, la peur au ventre.

Matty et ses frères sont sous la couette. Ils s'endorment. Mais Matty, elle n'y parvient pas. Elle écoute l'orage, elle écoute la pluie. Quand tout à coup il lui semble que le vent vient lui dire : »Nous sommes les fantômes des cent loups, Matty, et nous allons te dévorer. Nous sommes les fantômes des cent loups et nous allons te manger, toi et tes frères ».

Alors Matty se redresse en hurlant dans son lit « au secouuuuuuuuuuuuuurs !!! »
Elle réveille tout le monde.
Maman arrive et se précipite dans la chambre. « Allons Matty, que se passe-t'il ? »
« Maman, maman, il y avait cent loups, horribles, avec des grandes dents dégoulinantes de sang, de la bave, le poil hérissé, des grands yeux jaunes luisants et ils me courraient après en criant Matty, nous sommes les fantômes des cent loups et nous allons te croquer ! 
  • Cent loups ? Tu es sûre ? Ce n'est pas un peu beaucoup ?
  • Bon, peut être qu'ils n'étaient que 50 mais en tout cas, ils me fonçaient dessus, sur leurs grosses motos avec les phares qui m'aveuglaient et ils hurlaient qu'ils étaient des fantômes et allaient me manger, et moi, moi, j'allais pas assez vite, ils bavaient...
  • 50 loups, tu es bien sûre de toi ?
  • Bon, peut être qu'ils n'étaient que 11 mais ils étaient plus féroces qu'un bande de pirates ; ils avaient des épées tranchantes et des poignards dégoulinants de sang »on est les fantômes des loups et nous allons vous manger ! ». Ils sont arrivés sur un grand bateau qui craquait de partout et moi, moi je pouvais pas partir !
  • Allons Matty, ce n'était qu'un mauvais rêve, recouchez vous.
Et les enfants, tout tremblant de peur se sent recouchés, mais ils ne pouvaient plus fermer l'oeil. Et dehors , l'orage continuait de cogner de plus belle. Les éclairs zébraient le ciel. Ça faisait comme des flashes de lumières et voilà qu'au milieu d'un de ces flash, il leur a semblé voir, contre la fenêtre...un loup!!!énorme, le poil hérissé, la babine dégoulinante, les yeux exorbités, prêt à leur bondir dessus...
« Je suis le fantôme du loup et je vais vous amener... 
  • T 'as entendu Matty ?
  • Oui, y a un loup !
  • Avec des grosses dents !
  • Et des gros yeux !
  • Et il est tout près !!!
  • Il va nous dévorer!!!
Et tous ensemble ils se redressent dans le lit :
-AUUUUUUUUUU SECOUUUUUUUUUUUUUUUUURS !!!!! »

Maman bondit dans la chambre :
«  Ah non ! Maintenant ça suffit ! Je vais m'en occuper, moi, de ces vilains fantômes de loup ! »
Elle saisit son balai et fonce dehors. Elle tape dans une poubelle en faisant le plus de bruit possible et fait semblant de chasser les loups. Bim, bam, boum, allez!Prend ça ! Et toi, un coup de genou ! Bim bam ! Et pour toi, un coup de coude!Bim, bam ! Et puis toi, encore , une prise de Karaté, bien fait !!!! Allez ! Partez !Bon débarras ! »

Maman revient dans la chambre, son balai à la main.
« Et bien voilà, c'est fait ! Plus de loup!Fini ! Maintenant on se recouche tous »

Et les voilà, tous les six, maman et les enfants qui se rendorment, paisiblement. Maman a gardé son balai à la main, on sait jamais...

Mais le lendemain matin, quand ils se sont réveillés et qu'ils sont sortis dehors pour jouer, là, juste devant la maison...il ont vu une grosse touffe de poils noirs et par terre, sur le sable du chemin, des traces de pas de loups, qui partaient vers la forêt...



D'après l'album Matty et les cent méchants loups,de Valeri Gorbatchev, éd. Nord-Sud





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